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Photo du rédacteurMatéo Simoita

L'acacia, symbole maçonnique de la résilience

Dernière mise à jour : 19 juil. 2022



Popularisée en France par Boris Cyrulnik à partir de son utilisation dans les ouvrages anglo-saxons de sciences humaines, la résilience peut se définir comme la capacité physiologique de surmonter les conséquences psychologiques d’un stress important pour reprendre le cours de la vie.


Sa découverte est relativement récente (20ème siècle) ; on sait aujourd’hui que ce phénomène est lié en particulier au système immunitaire, à l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, au Système Nerveux Autonome (et les neuromodulateurs associés), ainsi qu’aux systèmes endocannabinoïde et endorphine (dopamine, sérotonine et ocytocine). Les chercheurs n’ont pas entièrement reconstitué le déroulement des problèmes pathologiques liés à la résilience.

Si le terme est récent, le phénomène lui existait comme un mode de réactivité de l’être vivant à l’agression subie.



Les sages taoïstes en parlent (sans bien sûr utiliser le mot) lorsqu’ils décrivent la spécificité de l’énergie Taë Yang (voir schéma ci-dessus des 6 énergies). D’un point de vue schématique, on pourrait dire que c’est l’énergie qui permet à la vie de perdurer dans des conditions extrêmes ; on cite souvent comme exemple le stade végétatif de la graine qui survit dans des conditions climatiques difficiles en attendant que les conditions reviennent pour lui permettre de donner naissance à une pousse.


Dans d’autres cultures, il a été décrit des procédés thérapeutiques pour permettre à un rétablissement plus rapide après un affaiblissement de l’organisme entraînant une certaine incapacité ; ainsi en est-il de la technique japonaise du Kintsugi.




Ce qui est sûr c’est que la résilience se définit comme un mécanisme psychologique indispensable pour dépasser le sentiment d’impuissance qui peut apparaître après des chocs psychologiques et/ou physiques remettant en cause nos motivations de vivre.




Je pense avoir été parmi les premiers auteurs à avoir fait le lien entre la résilience et le symbolisme de l’acacia.


Cette relation apparaît naturelle si on se réfère à l’importance du meurtre d’Hiram pour les membres de la communauté maçonnique qui le vénéraient.


Face à la disparition du Hiram, que s’est-il passé : il a fallu le rechercher, s’apercevoir qu’il avait été tué, découvrir le lieu de son sépulcre et faire lien avec la branche d’acacia et enfin procéder au rituel d’élévation du corps qui permet la transmission de l’énergie vitale encore présente dans le corps du défunt pour que le nouveau maître reprenne force et vigueur !


L’acacia, dans son contenu symbolique, nous renvoie à tout ce processus !


On voit bien l’originalité du message de cette légende d’Hiram qui nous permet de continuer d’exister, génération après génération, sans interruption de cette chaîne de la vie initiatique.


La tradition maçonnique nous invite à nous concentrer sur l’essentiel : comme l’acacia qui est capable de résister aux pires conditions environnementales, nous pouvons trouver dans notre for intérieur l’énergie nécessaire pour, malgré les épreuves consécutives à la lâcheté, à l’intérêt personnel, à l’hypocrisie ou au simulacre, persévérer dans l’engagement maçonnique sincère et authentique.


Que ce soit dans notre vie profane, ou dans notre vie maçonnique, nombreuses sont les situations où nous pouvons rencontrer le découragement consécutif aux échecs vécus.


Nombreux sont les frères et les sœurs qui après avoir fait une démarche d’adhésion à une loge maçonnique se disent déçus d’y trouver des comportements qu’ils jugent indignes des hautes valeurs morales qu’ils pensaient trouver.


Cette déception peut être tellement douloureuse qu’elle puisse entrainer un éloignement et une démission.


Pour surmonter cette épreuve, qui se rencontre aussi dans d’autres circonstances de la vie professionnelle ou de la vie personnelle, l’espoir thérapeutique doit faire intervenir le processus de la résilience.


Il ne sert à rien de se révolter ou de vouloir qu’une condamnation collective isole les brebis galeuses.


La résilience pour être réussie doit s’accompagner d’une acceptation d’un constat : oui, tout n’est pas propre dans le vécu des loges, dans le vécu des obédiences et dans l’histoire de notre ordre : des petites mesquineries du quotidien aux faits historiques dans lesquels des maçons se sont trouvés impliqués es qualités dans des horreurs de l’expérience humaine, ce constat de notre imperfection collective doit être regardé avec objectivité et c’est le rôle des vrais historiens de décortiquer les conditions qui ont favorisé la survenue de tels faits.


Accepter n’est pas résignation mais ce peut être le départ d’un renforcement de nos convictions éthiques.


C’’est la marque de la maturité des grandes organisations sociétales que d’être capable d’affronter l’épreuve du miroir pour y voir toutes les imperfections dont nous sommes capables.


Sachant méditer sur ce beau symbole, tellement vrai, nous pouvons puiser en lui cette force capable de nous aider à surmonter un « passage à vide », un doute, une remise en question !



 

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