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Photo du rédacteurMatéo Simoita

La Méditation : une pratique qui aurait sa place en franc-maçonnerie !



Le mot Méditation en Europe a une origine relativement récente ; selon le dictionnaire CNTRL il date de la première moitié du XIIème siècle et possède le sens religieux de meditatiun «contemplation ».


En Inde, l’origine est beaucoup plus ancienne (plusieurs siècles avant JC) ; on parle de bhāvanā terme sanskrit qui a plusieurs significations : « création mentale», « développement mental », « méditation », « contemplation » mais aussi la pratique. Rappelons que le sanskrit est la langue des textes bouddhistes et hindouistes anciens.


En tant que terme religieux, la méditation se retrouve dans pratiquement toutes les religions.


La pratique n’est pas tout à fait la même dans chacune d’entre elles. Bien souvent, on pourrait l’assimiler à une prière ; dans le Soufisme, c’est une technique mystique. C’est sûrement dans l’Hindouisme avec la pratique du yoga et dans le Bouddhisme que la méditation prend une réelle originalité comme technique religieuse destinée à favoriser l’évolution du néophyte.


Quoi qu’il en soit, le terme perd son exclusivité religieuse pour rentrer dans le langage courant à partir des années 1970 à la suite des travaux du Professeur américain Jon Kabat-Zinn qui conceptualise la Mindfulness Meditation ou Meditation de pleine conscience que certains appelleront la méditation laïque. L’objectif premier de Jon Kabat-Zinn est de proposer une utilisation de la méditation pour diminuer l’impact du stress sur l’organisme. Le stress c’est l’agression que subit un être humain dans les différentes situations de la vie ; cette agression peut déclencher des processus pathologiques causes de nombreuses maladies ; en démontrant que la méditation protège des effets nocifs du stress, le Professeur Jon Kabat-Zinn lui donne une nouvelle dimension.


Dans les années 1970, c’est aussi la découverte de la plasticité cérébrale (en particulier par les travaux du Professeur américain Geoffrey Raisman ) ; plusieurs chercheurs américains continuent d’étudier la pratique de la méditation sous ce nouvel angle ; leurs travaux seront à la base d’une meilleure connaissance des bienfaits de la méditation au-delà de l’effet anti-stress.


Cette évolution du concept de la méditation, de la sphère religieuse à la vie de tous les jours en passant par le monde médical, est source de réflexion ! Elle n’empêche pas une approche traditionnelle dans le cadre des différentes religions ; elle permet à des personnes non concernées par le bouddhisme ou l’hindouisme par exemple de tirer bénéfice d’une pratique non religieuse.


La méditation est un bel exemple d’une technique traditionnelle qui a acquis ses lettres de noblesse grâce à l’apport des recherches scientifiques sur le fonctionnement du cerveau.



Les preuves de ses bienfaits sont telles qu’il est peut-être temps de l’intégrer dans notre vie de tous les jours.


On doit à la démarche bouddhiste et aussi à la pratique du yoga dans l’Inde ancienne d’avoir su valoriser la méditation comme une technique de concentration et de détachement des préoccupations sensorielles du vécu humain. Dans ces deux religions, plusieurs techniques de méditation ont été codifiées pour permettre à l’initié de se « couper » du monde extérieur et aussi de son ego et lui permettre d’atteindre en « pleine conscience » un état de « béatitude » que l’on pourrait décrire comme une relation personnelle avec l’irrationnel.


Les premières études scientifiques sur les effets de la méditation datent des années 1970 : au début il s’agissait d’analyser les électro encéphalogrammes des sujets en méditation et de les comparer à ceux de témoins et puis on a fait de même avec l’Imagerie à Résonnance Magnétique (IRM) et aussi par l’utilisation de la Tomographie par Emission de Positrons (caméra TEP).


Il est certain que la formation scientifique de Mathieu Ricard et sa proximité avec le Dalaï Lama ont été un facteur favorisant pour faciliter l’acceptation de la rigueur scientifique.


Aujourd’hui, une méta-analyse des différentes publications sur ce sujet permet de recenser plusieurs bienfaits incontestables de la pratique de la méditation du point de vue scientifique :

  • réduction de l’anxiété, du stress et de la tendance à la colère

  • Aide au traitement des addictions

  • Amélioration de la créativité

  • Diminution du taux des rechutes de dépression

  • Amélioration des constantes cardio-vasculaires (Pouls, Pression artérielle, vasoconstriction périphérique)

  • Augmentation du taux de sérotonine et diminution du taux de dopamine,

Les études ont aussi montré que ces bienfaits n’étaient pas réservés à une pratique intensive de supers initiés mais qu’une pratique régulière d’une vingtaine de minutes sur des bases simplifiées donne aussi de bons résultats.


Aujourd’hui, la pratique de la méditation commence à s’intégrer dans différentes activités humaines : de l’école maternelle à l’univers carcéral en passant par la pratique du sport de compétition !



La méditation dans le quotidien


Les bien faits de la méditation n’apparaissent qu’à la condition d’une pratique régulière si possible quotidienne mais au minimum tous les deux jours.


Pour être pratiquée quotidiennement la méditation nécessite un apprentissage ; celui-ci est généralement possible dans des structures associatives ou chez un-e sophrologue.


On peut analyser la technique de la méditation comme la succession de cinq phases qui se vont se dérouler pendant la séance d’environ 60 minutes :

  • Après l’installation dans un lieu calme et aéré, dans une atmosphère non surchauffée, assis sur un siège (ou assis en tailleur sur le sol) en gardant le dos bien droit, la première phase, c’est la pratique de la respiration abdominale qui permet une bonne ampliation thoracique. Ce mode respiratoire devra être gardé pendant toute la séance. Cette première phase durera environ 20 mn.

  • La deuxième phase pourrait s’intituler la phase du lâcher prise ; elle consiste à se détacher des préoccupations habituelles en se concentrant sur le fonctionnement de notre corps par exemple en imaginant la circulation de notre sang dans le corps humain, ou la position des différentes parties de notre corps. Cette deuxième phase pourrait durer une dizaine de minutes.

  • La troisième phase correspond à la phase de concentration ; il s’agit de fixer nos pensées ; cela peut se faire le plus facilement sur une partie du corps, ou sur un objet ou une image ou aussi sur un morceau de musique ; cette phase durera une vingtaine de minutes. C’est sûrement la phase la plus importante de toute la séance ! Cette troisième phase durera une vingtaine de minutes

  • La quatrième phase, que l’on pourrait phase de retour dans le monde de l’agitation, consiste à remettre ses pensées dans une globalité. On quitte progressivement l’objet de la concentration de la phase précédente en le replaçant dans un contexte de plus en plus large jusqu’à resituer notre corps dans son environnement. Cette quatrième phase durera une dizaine de minutes.

  • La cinquième phase, ou phase de remobilisation, consiste à pratiquer des étirements de ses membres et à retrouver la station verticale. Cette dernière phase durera environ cinq minutes.


Si un problème de disponibilité se pose, on peut diminuer la durée de la séance en la réalisant sur trente minutes ; dans ce cas on peut estimer le temps de chaque phase à :

  • 1ère phase : 5 minutes

  • 2ème phase : 5 minutes

  • 3ème phase : 15 minutes

  • 4ème phase : 3 minutes

  • 5ème phase : 2 minutes


Et pourquoi pas en loge ?


L’expérience montre que les sœurs et les frères sont souvent stressés, tendus et parasités par des problèmes personnels ; pour vivre le rituel, cet état de tension n’est pas approprié et on pourrait très bien intégrer un moment de méditation pour faciliter l’imprégnation du vécu symbolique.


Le moment le plus propice à l’utilisation de la méditation en loge, devrait se situer juste avant le début de la tenue.


Avant la tenue, il y a généralement dans de nombreux ateliers un temps de recueillement avant d’entrer en loge, annoncé par le frère ou la sœur expert(e).


Pourquoi ne pas faire de ce temps de recueillement un temps de méditation sur les parvis soit en position debout soit en position assise. Ce serait un exercice très utile pour faciliter le « dépôt des métaux » à la porte du temple de manière à mieux vivre le vécu de la tenue. Le frère ou la sœur experte pourrait prononcer les paroles pour animer la séance en annonçant les différentes phases d’une séance d’environ 30 minutes.

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1 Comment


Michel Renault
May 05, 2021

Cette réflexion est de la plus haute importance afin de dégager des ondes positives. FRATERNITE

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