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Photo du rédacteurMatéo Simoita

Pour un renouveau de la Morale Républicaine

Dernière mise à jour : 24 nov. 2020



Le drame du meurtre de Samuel Paty ne peut-il pas nous ouvrir les yeux sur les conséquences de la déliquescence de l’éthique dans les sociétés occidentales ?


Sous prétexte de liberté d’expression, de liberté d’entreprise, de liberté de circulation, les sociétés occidentales sont devenues le terrain privilégié de tous ceux qui utilisent les lois de la République pour s’enrichir par tous les moyens. L’argent est ainsi devenu le moyen le plus efficace pour tricher, voler, corrompre et, au final s’imposer. L'argent est devenu une motivation pour vivre ! La réussite c'est d'abord la richesse ! Sans richesse, vous avez raté votre vie !


L’islamisme radical utilise cet état de fait pour diffuser sa propagande visant à démontrer que seul le Coran est détenteur de la Sagesse, de la Probité et d’une Morale qui respecte des valeurs.


Il n’est pas étonnant que dans ce contexte, des jeunes soucieux d’idéalisme soient tentés de croire cette propagande et s’engagent contre ce qui est présenté comme « l’œuvre de Satan» en acceptant de mourir en martyrs !


Depuis de nombreuses années, le combat contre cet islamisme radical est généralement présenté comme un rapport de force où les forces l’ordre sont seules en charge de faire respecter la loi ! Aujourd’hui, ne peut-on pas convenir que cette stratégie s’est soldée par un échec.


Bien que l’on sache que cet islamisme radical (dont les racines remontent au XVIIIème siècle avec le Wahhabisme) est lui-même manipulé pour servir de force supplétive à des états qui cherchent à s’imposer en utilisant toutes sortes de moyens, y compris les plus criminels, la finalité de la fidélité au Coran leur permet de continuer à séduire.


Pour contrecarrer cette situation schizophrénique qui oppose un espace de liberté profondément corrompu à un idéal religieux prônant une rigueur stoïcienne dans le respect de ce qui est présenté comme un univers moralisateur, ne serait-il pas opportun de démontrer que la République a aussi une éthique ?


Il faut bien constater que ce qu’a voulu faire Ferdinand Buisson en 1882 en instituant une morale laïque s’est soldé par un échec. Bien sûr, les instituteurs, ces hussards de la République, se sont dévoués, corps et âmes, dans cette dimension, mais cela n’a pas dépassé le stade de l’école primaire et le reste de la société, y compris les pouvoirs politiques et institutionnels, n’a pas vraiment été transformé !


Dans l’histoire des sociétés occidentales, nombreux sont ceux qui ont été conscients de cette nécessité d’instituer des valeurs morales dans la vie sociale. Citons en particulier, Calvin, Hobbes, Spinoza, Bayle, Rousseau, Paul Ricœur.


La Franc-Maçonnerie, elle-même, n’est-elle pas, à ses débuts, préoccupée de rassembler « les hautes valeurs morales » ?


En mettant en exergue, Liberté, Egalité, Fraternité, la République ne prétend-elle pas «moraliser » la société ?


Malheureusement, nous en sommes restés à l’intention ! La réalité est beaucoup plus prosaïque : l’argent d’abord !


La jeunesse occidentale ne s’y trompe pas. A cet âge où l’idéal prime devant l’intérêt, nombreux sont les jeunes qui s’engagent dans des mouvements contestataires pouvant déboucher sur des violences.


Cette immoralité de la société occidentale est un profond facteur de division et de déstabilisation. L’impuissance devant toute possibilité de réformer alimente, au minimum, un dénigrement et des attitudes asociales.


L’islamisme radical, et son débouché vers l’islamisme terroriste, se nourrit de cette immoralité occidentale pour justifier son opposition frontale et pour vanter le recours à une pratique rigoureuse de l’islam.


L’occident n’est pas seul en cause ; en Afrique aussi, la corruption généralisée du milieu politique est un argument mis en avant par les mouvements radicaux islamistes pour les décrédibiliser.


Ne pourrait-on pas comprendre que pour combattre cet islamisme radical, il est absolument nécessaire et indispensable de donner à nos sociétés des références morales dans ses différentes institutions ? C’est le but d’une morale républicaine.


Succinctement, on pourrait définir la morale républicaine comme une exigence et une référence.

  • Exigence pour tous mais surtout pour tous ceux qui détiennent une responsabilité que cela soit dans le secteur privé ou le secteur public. Cette exigence aurait un corollaire, la sévérité des sanctions pour toute atteinte à cette moralité républicaine qui allierait dévouement pour l’intérêt public et absence de conflits d’intérêts.

  • Référence en réservant toute mise en valeur ou à l’honneur à des personnes ayant prouvé leur pratique de cette exigence. Adieu les légions d’Honneur de circonstance pour des « services » rendus à la France ! Adieu les intérêts « catégoriels » qui rendent intouchables !

  • Le contenu de cette morale républicaine mériterait d’être élaboré par un panel de personnes reconnues pour leur moralité exemplaire sans référence à une éventuelle célébrité. Une fois élaboré, il pourrait être soumis à référendum !

Cette morale républicaine serait le meilleur argument prouvant en particulier à la jeunesse que l’idéal, en Occident, est possible ! Ce faisant, on rendrait abscons la critique d’un occident dépravé que ressassent les islamistes radicaux.


Contrairement à de nombreuses réformes, l’institution d’une morale républicaine n’exigerait pas un financement dispendieux, seulement une volonté et l’approbation populaire pour qu’elle devienne une référence commune.


Les obédiences maçonniques gagneraient à s’approprier cette élaboration d’une morale républicaine et de se l’appliquer. Ce serait un bel exemple d’engagement républicain qui tourne le dos aux déclarations habituelles qui ne sont que des vœux pieux qu’on s’empresse d’oublier.

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