Vénérable maître en chaire, et vous tous mes chers frères,
Comme chacun d'entre vous, je réalise ce soir,
Au plateau symbolique de la loi ordinaire,
Le devoir d'honorer le Verbe et son pouvoir.
Notre ordre est ainsi fait, qu'il donne en trois degrés,
La vraie capacité, de devenir en Maître,
Le contempteur zélé de la banalité,
Pour rechercher toujours Perfection et bien Etre.
Forces obscures de la Nuit, réfugiées dans l'Avoir,
Craigniez ces initiés, d'une foi espérée,
Tous sont là, motivés, avides de savoirs,
Persévérant toujours vers plus d'humilité.
A ce premier degré, nous voilà tous égaux
Puisant dans le rituel, le sens tant recherché,
La beauté nécessaire, bien au-delà des mots,
La force de nous changer vers plus d'Humanité.
Nous apprenons aussi, à l'image des anges,
A ne point bavarder au rythme de nos pensées,
A ne jamais nous fier aux illustres tabliers,
Pour toujours préférer la rigueur aux louanges.
Le maçon que nous sommes, doit devenir parfait
Avant d'être accepté parmi les compagnons.
Il se doit travailler, pour comprendre ce qui est,
Assumer son honneur, sortir du tourbillon.
L'exigence est si forte, le mirage est si beau,
Qu'il est parfois facile, pour ne pas sembler sot,
De se courber l'échine, de devenir fallot,
De projeter deux vies, dont une pour le stylo.
Orateur incongru, rejettant les manières,
Dérangeant le confort, cher aux propriétaires,
Refusant le mirage des ces fameux dieux lares,
Je voudrais rappeler, Nous devons être un phare !
Pour tous les ambitieux d'une chaire désirée,
Il faudrait démontrer les liaisons compliquées,
Du rituel au transfert, des regards aux pensées,
Avant de leur donner, le risque de succomber.
Il faudrait arrêter la fausse démocratie,
La confusion des grades avec une folie,
Les pseudo états d'âme, Auteuil-Neuilly-Passy,
Et tout ce qui ressemble à une comédie !
Conscients des perversions de la grégarité,
Oserons-nous, toujours, fidèles à nos devoirs,
Redonner aux maçons, réunis dans l'espoir,
La vraie capacité de l'authenticité.
Comme les doigts d'une main, sans tabou ni parrain,
En conciliant enfin, l'ego et le multiple,
Trouvera-t-on demain le sens de ce périple,
Fondé sur le logos, salut de nos destins ?
Et s'il est difficile, de pouvoir raisonner,
Dans une loge habitée par toutes ses émotions,
Il nous faut malgré tout, dans cette initiation,
Revenir en nous-mêmes pour plus de vérité.
Arrêtons de gémir, et même si c'est dur,
Oublions les dénis, ne gardons que le pur,
Construisons patiemment ce lien indéfectible
Cette fraternité, qui seule nous rend crédibles.
Extrait du recueil de poèmes "Emotions maçonniques" - Edition Edilivre 2021
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