Les travaux maçonniques : pourquoi, comment ?
Si on cherche une correspondance avec la définition du mot "travail" (cf ci-contre) la comparaison qui serait la plus proche pour définir le travail maçonnique serait celle qu'on attribue au travail d'accouchement. Le profane est initié mais ensuite il va se développer dans la matrice que constitue la loge pour "un jour" sortir au monde ; le "travail d'accouchement" que font la loge et le franc-maçon s'adresse à l'être nouveau qui est en lui et qui demande à naître !
La démarche maçonnique pourrait ainsi être schématisée par trois mots : travailler, toujours travailler !
C'est bien sûr un travail essentiellement intellectuel mais les francs-maçons, héritiers des maçons opératifs, sont incités à travailler de la même manière que leurs "modèles" : avec art et précision !
Cela suppose d'abord beaucoup de lectures pour compléter son bagage de formation.
Cela exige une très bonne écoute et une qualité d'observation car la loge est aussi un lieu d'informations par l'intermédiaire des savoirs des autres membres de la loge.
Enfin, avec l'aide de frères ou de soeurs, il est important de disposer d'un bon plan de travail, pour pouvoir suivre une vraie méthode de travail.
Les travaux maçonniques ne sont qu'un chapitre de l'activité maçonnique ; il ne sera pas question ici d'évoquer le chapitre des relations fraternelles entre francs-maçon(ne)s mais il faut préciser que cette activité conviviale est très importante.
Les différentes formes de travaux maçonniques :
La lecture d'ouvrages, de revues, de documents divers et variés ;
La prise de notes ;
La rédaction de planches ;
La participation aux commissions thématiques ;
L'exposé de planches ;
La représentation de la loge dans d'autres instances ;
Les visites d'autres ateliers ;
La réalisation des obligations d'un office (soit comme titulaire soit comme remplacçant(e) ;
La participation aux agapes (avec ou sans participation au service) ;
L'entretien du temple.
Rédiger une planche : pourquoi et comment ?
Pourquoi présenter une planche ?
Pour satisfaire à une obligation morale : le travail spéculatif comme une forme de partage
Pour justifier de la compréhension du rituel
A contrario, l’absence de production de planches peut jeter un doute sur la crédibilité de l’engagement maçonnique ;
Qui décide du sujet ?
La sœur ou le frère qui planche
Le ou la vénérable ou un(e) surveillante dans le cadre de travaux précédant les changements de grade ;
Les obligations obédientielles : question à l’étude ou autre ;
En quoi consiste la préparation d’une planche ?
Réaliser un travail de recherche bibliographique qui aujourd’hui est complété (et parfois remplacé) par une recherche sur le web ; chacun ne pouvant disposer d’une bibliothèque maçonnique, la recherche sur le web peut constituer une alternative mais la fréquentation des bibliothèques est encore un exercice à conseiller. Le danger c'est de laisser faire du copier-coller avec du wikipedia ; d'où la nécessité pour les surveillants et vénérable de demander communication de la planche avant de l'inscrire à l'ordre du jour (ce qui n'est jamais fait).
Faire un travail personnel de réflexion sur le sujet : c’est l’épreuve de la page blanche ; il ne faut surtout pas se censurer pour un premier « jet » car dans cet exercice l’important c’est de faire part du ressenti, du vécu que l’auteur(e) peut éprouver. C’est toujours la partie la plus intéressante à partager.
Echanger avec d’autres membres de la loge quand à la manière de présenter la planche selon les idées du présentateur
S’informer auprès du ou de la vénérable des obligations rituelles éventuelles et l’informer du format de l’exposé.
Quels sont les différents formes d'exposés possibles ?
S’il s’agit d’un un travail individuel , il pourrait être :
lu par le(la) présentateur (trice)
exprimé par plusieurs voix
exposé sous forme audio visuelle
rendu par un langage corporel
en cas de travail collectif, il pourrait être :
rendu par un(e) rapporteur
rendu par plusieurs voix
rendu par un langage corporel
De quoi va-t-on parler ?
D’un sujet symbolique
D’une question sociale
D’un trajet de vie
D’une approche culturelle ou artistique
D’un sujet juridique
D’une question obligatoire à laquelle il faut répondre
D’autres formules pourraient s’ajouter à cette liste ;
Quelle est notre attitude au moment de rédiger la planche ?
excitation,
peur, inquiétude
blasée
Le déroulé prévisible de l'exposé de la planche en tenue :
l'appel
le déplacement
l'installation au pupitre ou au plateau
l'invitation à prendre la parole
l'exposé
le mot du vénérable
la parole circule
les éventuelles réponses aux interventions
le mot de l'orateur
le retour sur les colonnes.
De quelle façon faire son exposé ?
lire son texte : c'est le cas général ; il faut du temps pour apprendre à lire une planche de façon optimale : en l'absence de sono parler fort (il y a de nombreux (ses) sourd(e)s en loge, distinctement , faire des pauses, regarder l'auditoire, etc.
intervention détachée du support : c'est l'idéal mais cela suppose beaucoup d'aisance et une très bonne connaissance du sujet.
Les questions qui pourraient être posées :
Quel type de disponibilité et d'ouverture d'esprit ont les auditeurs? Tout dépend d’une part du sujet de la planche et de la façon de la traiter ; l’auditoire est bien sûr très particulier et même si « l’ambiance » d’une loge est propice à l’écoute, il y a des « constantes » qu’il ne faudrait pas négliger ; par expérience, plus une planche est authentique et personnelle, meilleure est l’attention de l’auditoire !
Dans quelles directions vont les interventions? Il est difficile d’intervenir sur un sujet qui n’a pas été préparé et le danger de la spontanéité c’est d’entendre des réactions qui tiennent plus du café du commerce !
Spontanément, les interventions sont liées aux personnalités de la loge et les prises de paroles proviennent le plus souvent des « ténors » qui ont ainsi l’occasion de prendre la parole !
Quelle est la valeur de la question? Rares sont les interventions sous forme de questionnement !
La synthèse de l'orateur
La règle maçonnique voudrait que l’orateur soit capable de réaliser une synthèse dans la foulée de la planche et des interventions ;
c'est un exercice très difficile car cela suppose de bien comprendre le sujet traité et aussi de bien connaître la méthode de travail maçonnique !
Le danger c'est de se complaire dans les discours laudateurs ! Mieux vaudrait ne rien dire qu'effectuer une parodie !
Définition du mot travail (source CNTRL)
I. − OBSTÉTR. Ensemble des phénomènes mécaniques de l'accouchement qui permettent la dilatation du col de l'utérus et l'expulsion du fœtus.
1. Activité humaine exigeant un effort soutenu, qui vise à la modification des éléments naturels, à la création et/ou à la production de nouvelles choses, de nouvelles idées.
2. Effort, exercice physique ou intellectuel, réalisé en vue de l'acquisition, de l'apprentissage ou de la réussite de quelque chose. Travail scolaire.
3. Activités ou ensemble d'activités utiles qu'il est nécessaire d'accomplir.
4. Activité contraignante qui occupe.
5. Besogne, tâche. Se tuer, se crever au travail; être accablé, débordé, écrasé, submergé de travail; abattre du travail.
1. Ouvrage réalisé par l'activité humaine de modification des éléments naturels ou de production de nouveaux
2. Qualité de cet ouvrage; manière dont il a été réalisé. Travail bâclé, régulier, sérieux, soigné, suivi; travail d'amateur, de bénédictin.
♦ Travail de longue haleine. Travail dont l'exécution demande du temps.
♦ Travail de bœuf, de cheval, de bagnard, de forçat, d'Hercule, de nègre, de Romain, de titan. Travail dont l'exécution exige beaucoup d'énergie et de temps.
♦ Travail de fourmi. Travail généralement long, dont l'exécution demande de la minutie et de la persévérance.
♦ Travail de force. Travail dont l'exécution exige une grande énergie physique.
♦ Au plur. Travaux d'aiguille, de dame. Travaux de couture, de tricot ou de crochet.
2. Dans le domaine intellectuel
a) Souvent au plur. Recherche, ensemble de recherches dans un domaine particulier.
♦ Dans le domaine universitaire.Travaux dirigés
♦ Dans le domaine littér. Ensemble d'activités intellectuelles qui se rapportent à la production d'une œuvre; cette œuvre.
b) Délibérations, (textes issus des) discussions d'une assemblée, d'une commission. Travail législatif, parlementaire.
3. Dans le domaine manuel.Opération, suite d'opérations nécessitant du matériel technique, du temps et l'activité physique d'une ou de plusieurs personnes.
♦ DR. PÉNAL. Travaux forcés. Peine de droit commun, temporaire ou perpétuelle, effectuée au bagne de Guyane, abolie en 1936.
♦ Travaux d'utilité collective (T.U.C.) , Activité ouverte à tout jeune sans emploi de 16 à 21 ans, susceptible de contribuer à l'amélioration de la vie sociale, organisée par une collectivité territoriale, une association (..) et rémunérée par l'État`` (GDEL).
♦ Travail pénitentiaire. Travail rétribué auquel sont soumis les détenus de droit commun.
♦ Organisation scientifique du travail. Taylorisme.
− PSYCHANAL. Travail du deuil. ,,Processus décrit par la psychanalyse et qui permet de se détacher de l'objet perdu en choisissant de rompre le lien`` (Pel. Psych. 1976).
3. Action continue, volontaire d'une personne ou d'un groupe de personnes qui vise à une transformation sociale, à un changement politique. Travail politique, social, révolutionnaire.
B. − Action de produire un effet utile; résultat de cette action. Travail cérébral, musculaire; travail du cœur, du foie, des organes.
C. − MÉCAN., PHYS. ,,Produit de l'intensité d'une force par la projection du déplacement de son point d'application sur la direction de la force`` (Dew. Technol. 1973).
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