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Photo du rédacteurMatéo Simoita

FAQ de celles et ceux qui souffrent dans la loge !

Dernière mise à jour : 28 sept. 2022




Comment gérer un conflit entre deux frères (ou deux sœurs ou un frère et une sœur) ?


Bien que théoriquement, il n'y ait pas de véritable enjeu dans la démarche maçonnique, il n'est pas rare que le climat d'une loge soit perturbé par des oppositions entre membres d'une même loge.


Il y a généralement deux sortes de conflits entre des membres d'une loge :

  • - un désagrément lié à des relations dans le monde profane pour des raisons professionnelles ou personnelles

  • - une déception secondaire à un désaccord dans le fonctionnement de la loge.


Avant d'instrumenter les procédures prévues par le fonctionnement de la justice maçonnique, le(la) vénérable peut et doit essayer de trouver un accomodement qui atténue l'animosité existante et permette une vraie conciliation.


Cela suppose pour le(la) vénérable :

  • - de veiller à ne pas favoriser l'émergence de clans,

  • - d'être vigilant(e) et de ne pas laisser traîner, dans le non-dit, un début de conflit,

  • - d'écouter les doléances et de comprendre la réalité du conflit,

  • - de réunir les "belligérants" et de favoriser la reprise du dialogue.

Dans de nombreuses cultures, la résolution des conflits passe par un rituel du pardon : celui-ci suppose d'une part une reconnaissance de l'offense qui aurait pu être faite et d'autre part une acceptation de la demande de pardon.

Ce rituel n'existe pas, stricto sensu, dans les rituels maçonniques, bien qu'il y soit fait allusion dans certains passages. C'est au (à la) vénérable de le "mettre en scène" pour retrouver la sérénité indispensable au fonctionnement d'une loge.



 

Comment faire respecter le rituel ?


Le respect du rituel ne devrait pas poser de problème puisque tout est écrit et qu'il suffit de le suivre ; et pourtant, il n'est pas rare que lors certaines tenues des soeurs et/ou des frères sortent de tenue avec la désagréable impression que le(la) vénérable n'a pas su contrôler son déroulement.


Plusieurs conditions facilitent un bon respect du rituel :

  • - s'assurer que tous les officiers connaissent le rituel et ne le découvrent pas au dernier moment ; l'idéal c'est de demander aux officiers d'apprendre par coeur leurs interventions comme au rite émulation ; cet effort de mémoire mériterait d'être plus fréquent aux autres rites ;

  • - ne pas hésiter à faire des répétitions ;

  • - ne pas mettre à l'ordre du jour des questions qui pourraient être traitées dans d'autres instances (commissions, collège des officiers, tenue de maître(sse)s, réunion de comité, etc.)

  • - limiter les prises de parole sur les colonnes : celles-ci ne devraient concerner que des sujets importants qui ne peuvent pas être abordés autrement.

  • - suggérer que les interventions "protocolaires" avec ses formules toutes faites ne sont pas indispensables à la réflexion maçonnique.

  • - faire régner un climat de réflexion et de méditation.


Qu'attend-on du ou de la Vénérable Maître-sse ?


La(le) vénérable en loge assume la fonction d'animatrice(eur) du groupe que constitue la loge. A ce titre, il(elle) doit accepter qu'on attende tout d'elle (de lui) et en particulier de maitriser les 10 règles de fonctionnement du groupe pour être capable de faire régner un climat propice à la réflexion et à la méditation.


Ce n'est pas un exercice facile bien qu'à la différence d'autres groupes, la loge bénéficie avec le rituel d'un mode de fonctionnement plus "aisé".




 

Comment être à la hauteur d'un office ?


Chaque fonction dans une loge a son importance aussi bien pendant les tenues qu'en dehors ; parmi les plus importantes, citons :

  • - l'orateur (l'oratrice) doit bien connaître le règlement général de son obédience, le règlement intérieur de sa loge, et aussi la philosophie générale de la démarche maçonnique et la spécificité du travail maçonnique car en dernier recours c'est lui (elle) qui pourra éventuellement corriger les erreurs d'interprétation ; c'est un poste très important qui nécessite une réelle expérience.

  • - l'expert(e) est spécialement chargé du respect du rituel ; il(elle) doit donc très bien le connaître et prendre les dispositions pour le faire respecter ;

  • - les surveillant(e)s en dehors de leurs rôles de formateurs doivent veiller à la bonne tenue des frères et/ou soeurs de leurs colonnes respectives ; cela suppose du tact et de la mesure ;

  • - le(la) secrétaire par la régularité et l'exactitude de son travail sont un appui précieux dans la communication et la préparation des tenues ; il(elle) doit trouver le format idéal pour que les compte-rendus soient à la fois complets et réduits pour ne pas constituer une pesanteur désagréable.

  • - le rôle de l'hospitalier(e) suppose une grande présence auprès des soeurs et/ou des frères pour apporter le soutien fraternel dans les difficultés personnelles qui peuvent survenir et qui par pudeur seront souvent cachées ; c'est un des postes le plus souvent négligé et c'est dommage ;

  • - le (la) maitre(sse) des cérémonies participe à donner aux tenues ce cérémonial qui, s'il est mal compris, peut être source de déstabilisation ;

  • - le(la) trésorier(e), le(la) couvreur(se), le(la) maitre(sse) des banquets ont des fonctions également importantes bien que plus discrètes ;

  • - le (la) responsable de la colonne d'harmonie par ses choix judicieux influe également sur "l'atmosphère" des travaux.


En dehors de leurs rôles respectifs, les officier(e)s, ont la lourde tâche d'assister le(la) vénérable, de le(la) conseiller et éventuellement de le(la) suppléer.

Tout cela suppose un gros travail personnel, la quasi-obligation de faire des visites de loges, de participer aux congrès régionaux et convents.

Il arrive parfois que l'officier(e) se sente seul(e) dans l'exercice de sa tache ; cela arrive lorsque les collèges d'officier(e)s ne jouent pas réellement leurs rôles d'échanges et d'écoute.



 

Que faire lorsque le (la) Vénérable Maitre(sse) ne respecte pas le rituel ?


C'est une des situations les plus difficiles à vivre car le non respect du rituel aboutit très vite à une cacophonie digne du café du commerce en complète opposition avec la spécificité du travail maçonnique.


C'est dans le cadre du collège des officier(e)s et aussi en tenue de maitre(sse)s que l'on peut aborder les difficultés, essayer de les comprendre et trouver des solutions.



 

Comment se faire aider ?


Il n'est jamais déshonorant de solliciter un conseil voire une aide auprès de frères ou soeurs les plus ancien(ne)s ou auprès d'autres membres d'autres loges mais la première manière de résoudre un problème c'est d'en parler calmement sans passion ni reproche et d'essayer de trouver la meilleure (ou la moins mauvaise ) solution dans l'intérêt de tous.




 

Comment se situer par rapport aux autres membres de la loge bleue qui ne fréquentent pas les hauts grades ?


Un atelier supérieur n'est rien d'autre qu'une loge ; le fonctionnement est le même avec des rituels différents, des officiers, des sœurs et/ou des frères sur les colonnes ; les noms changent, les symboles changent, mais l'essentiel demeure.


La première justification d'un atelier supérieur c'est de respecter le rite dans lequel on se trouve ; bien sûr il n'y a aucune obligation à vouloir accéder aux différents degrés d'un rite.


Les relations fraternelles entre les frères et/ou sœurs sont les mêmes quel que soit le degré où on se trouve. Il n'y a aucune raison de cacher son appartenance à une loge fonctionnant à un degré "supérieur" dans la mesure où on reste naturel et fraternel.

Il existe un "non-dit" désagréable qui accorde aux membres des ateliers supérieurs une influence sur le fonctionnement des obédiences ; ce "non-dit" s'est développé à une époque où il était dit que le parcours "carriériste" supposait l'appartenance aux hauts grades.

Oublions cette déviation passéiste qui n'a rien de maçonnique.

  • Un incroyant peut-il fréquenter les ateliers supérieurs ?

  • La plupart des rites, si ce n'est pas la totalité, qui comprennent plus que trois degrés se sont créés pour deux raisons principales :

  • une certaine insatisfaction quant au sens à donner à la légende d'Hiram qui est spécifique de la démarche initiatique des trois premiers degrés ; cette insatisfaction a débouché sur la création d'autres légendes initiatiques avec un aboutissement variable selon les rites mais toujours orienté vers la problématique du passage du visible à l'invisible.

  • la volonté pas toujours avouée de créer une hiérarchie des titres et par là-même un contrôle possible sur le fonctionnement du rite.

Bien que dans l'ensemble des rites des Hauts Grades soient déïstes et pour beaucoup chrétiens, il est normal que la première condition pour y être accepté soit de croire dans un Dieu ; malgré tout, dans certaines obédiences, dans la mesure où on laisse une grande liberté dans le passage de l'agnosticisme à l'athéisme, il n'y a pas d'examen de de passage pour savoir si le candidat est croyant ou non dans la mesure où il affiche son accord ; mais on ne voit pas en quoi un non croyant aurait un intérêt à choisir un parcours spécialement écrit pour les croyants, sauf naturellement à vouloir bénéficier d'un intérêt intellectuel ou non !


 

Comment comprendre le rite ?


Chaque rite a sa spécificité, d'une part du fait des conditions historiques et parfois politiques qui ont prévalues à sa création, d'autre part parce que les références auxquelles il se réfère sont particulières.



Derrière chaque rite, il y a une ou deux plumes qui ont rédigées un "scénario" global et des scènes particulières correspondant aux degrés ; les emprunts sont nombreux, les disgressions aussi ; il est parfois difficile de comprendre le fil rouge qui relie les degrés car la tradition de la "communication" des grades oblige à suivre une progressivité dans la connaissance du scénario.


Heureusement, nous ne sommes plus à l'époque où le désir de comprendre était soumis à autorisation ; d'autant qu'au final tout est extrêmement simple.


Comprendre son rite, c'est donc reconstituer le scénario qui va du 1er au dernier degré du rite ; avec les lectures des rituels et des sources judeo-chrétiennes, c'est relativement facile même si cela prend du temps.


Dans la pratique, il y a deux situations :

- être dans un atelier qui pratique un rite ayant plus de trois degrés !

- être dans un atelier qui travaille à un rite à trois degrés.


Dans le premier cas, la logique du rite (Les plus pratiqués étant le Rite Ecossais Ancien et Accepté, le Rite Ecossais Rectifié, le Rite Français moderne et le Rite Ancien Primitif de Memphis-Misraïm) ne peut se découvrir que d'une manière livresque.


Dans le 2ème cas, le vécu permet de confronter le savoir livresque aux réalités.


Tout cela se complique par la manière dont les membres d'une loge pratiquent le rite en question.

Le meilleur intérêt de connaître les rites c'est d'en déduire la richesse et l'originalité de la légende d'Hiram, véritable point commun à toute la communauté maçonnique dans le monde entier.


De la légende d'Hiram jusqu'à l'idéal maçonnique il y a tous les apports qui l'on enrichit au fil des siècles.

 

Le vécu dans la loge

  • Une relative solitude : seul-e au milieu des autres est un ressenti qui peut prendre le pas sur d’autres sentiments en fonction d’un vécu personnel, de non-dits préoccupants ou dans le cas d’une personnalité introvertie. Ce temps de « solitude » est fonction de plusieurs sentiments :

    • la pudeur avec l’autocensure ou la dévalorisation,

    • la susceptibilité maladive qui alimente des idées préconçues,

    • le mal-être.

  • une relation de proximité avec certains membres : c’est la situation la plus fréquente avant l’entrée en loge et durant les agapes ; elle peut aussi se voir sur les colonnes.



 

Les contraintes générées par le groupe

  • Tout groupe humain fonctionne selon le mode majoritaire avec des minorités tolérées ; la majorité et les minorités s’identifient par rapport à des leaders élus ou non-élus.

  • La cohésion du groupe est fondée sur l’importance du groupe majoritaire, la soumission à l’autorité et la qualité de la relation établie entre les membres du groupe majoritaire et son leader.

  • La détention de la fonction de leader d’un groupe ou d’un sous-groupe est souvent l’objet d’un conflit plus ou moins exprimé entre des postulants.

  • On a coutume de dire que le groupe peut être pathogène comme il peut être bienveillant !

  • La loge maçonnique rentre dans le cadre des groupes moyens (15 à 50 membres) ;

  • En réunion plénière, les relations interpersonnelles sont inexistantes ou très limitées mais elles peuvent s’établir dans le cadre de sous-groupes (commissions ou proximité d’intérêts divers par exemple) ;

  • Le leader de la loge peut être le ou la vénérable mais aussi de façon informelle un autre membre charismatique ;

  • La soumission à l’autorité est la règle générale mais y échappent les membres qui participent à la constitution de minorités informelles en opposition plus ou moins importante avec la majorité.

  • L’emprise du groupe sur l’individu est discrète et ponctuelle.

  • Groupes majoritaire et minoritaires se constituent autour de personnalités reconnues comme leaders du fait soit de leurs professions, anciennetés, appartenances communautaires, capacités oratoires ou autres.

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